Randonnée avec un âne en Drôme

Randonnée avec un âne en Drôme

France - 24/01/2020

Faire une randonnée avec un âne a été la première activité que nous avons organisé dans notre séjour en Drôme.

C’était une expérience que nous voulions vivre en famille depuis un moment, et quel meilleur endroit que la magnifique nature ensoleillée de cette région de France pour cela ?

Nous sommes donc arrivés à Bourdeaux, avides de voir les merveilles de ce territoire, et impatient de découvrir la marche à côté d’un compagnon aux grandes oreilles.

Une aventure de deux jours, riche en rebondissements, qui nous laissera beaucoup de souvenirs !

Je vous partage ici mon expérience avec Tzig’âne, un chouette ânier aux portes de la Drôme provençale.

Comme toujours, vous pouvez retrouver les informations pratiques en fin d’article !

Randonnée avec un âne en Drôme

Arrivée et camping à la ferme

Nous sommes arrivés à Bourdeaux la veille du départ de notre randonnée avec un âne. Le temps d’installer notre tente sur notre emplacement au milieu des bois et nous marchons les quelques centaines de mètres qui nous séparent de Tzig’âne.

Nous faisons la rencontre de Pascaline et Alain, les propriétaires. Après avoir confirmé l’heure à laquelle nous souhaitions partir le lendemain, nous nous voyons remettre les sacs qui seront porté par notre âne et dans lesquels nous devons répartir équitablement nos affaires pour les deux jours de randonnée.

Étant arrivés tard, il est déjà l’heure de partir en quête d’un restaurant. Les adresses qu’on nous a donnée sur Bourdeaux étant complètes ou fermées, nous avons finalement pris la direction des tables de Co.

Une chouette adresse, à l’écart de la route, où nous avons mangé en terrasse, en bordure d’un champ de lavande, avec vue sur les trois becs ; un célèbre sommet de la région.

Les tables de Co

Dans le calme de la nature

Après nous être régalés de ravioles, il est temps de passer notre première nuit dans notre tente.

Ça fait des années que je n’ai pas dormi en extérieur, et ce camping en pleine nature est assez intense pour renouer avec ce mode de voyage. Le confort est rustique, les sanitaires sont élémentaires, avec parfois de petits visiteurs à 6 pattes (ou plus).

Il n’y a pas d’éclairage extérieur, laissant la nature dans son rythme et les habitants des bois dans leurs vies nocturnes.

Camping à la ferme Tzig'âne

Habituée à mon petit confort de trentenaires, il va me falloir un peu de temps pour reprendre goût à ce genre d’aventure

Pour cette première nuit, nous sommes seuls. D’autres campeurs arriveront dans les jours suivant.

Pour le moment, les seuls bruits qui nous entourent sont ceux de la nature.

Une chouette hulule, une souris trottine…

On réalise qu’on a laissé tels des débutants la caisse avec le pain dans la partie commune… Ouverte à tout ce qui court, saute, rampe.

Peu enclins à partager notre petit déjeuner avec les rongeurs, nous sortons mettre la nourriture en sécurité.

Seconde extinction des feux.

Régulièrement nous entendons des bruits plus secs, comme si un animal jouait avec les tendeurs de la tente…

Le bruit continue.

C’est définitif, il y a un animal qui joue avec la tente. Nous sortons les lampes de poches et faisons la connaissance d’un grillon de la taille de ma paume qui s’est enfermé dans l’auvent. Les bruits que nous entendons ne sont pas les tendeurs, mais le son de ses collisions avec la toile à chaque saut.

À peine avons-nous refermé les yeux que ce sont les ânes qui décident de faire un concert nocturne.

Bref la première nuit fut intense.

Heureusement, je me suis rapidement réhabituée à dormir sous tente. Et les nuits suivantes furent bien plus calmes.

Départ pour la randonnée avec un âne

Le lendemain matin, après un rapide petit déjeuner, nous remontons chez Tzig’âne. En voiture cette fois, chargés de nos sacs de bat.

Pascaline nous présente Kalou, un joli âne blanc à l’air calme, qui sera notre compagnon de voyage pour les deux prochains jours.

Avant de partir, nous recevons une formation pour prendre soin de notre nouvel ami : comment le tenir et le faire avancer, mettre le bat, le retirer, le protéger des insectes, les soins à lui donner au soir en arrivant, et le matin avant de partir, …

Monsieur Puce semble silencieusement me nommer responsable de Kalou : j’ai fait de l’équitation, et cette randonnée était mon idée…

Vu sa tête lorsque Pascaline a sorti la carte IGN, j’ai vite compris que la navigation serait aussi pour moi.

Ça me convient franchement ; lire une carte et m’occuper d’un équidé, ce sont des tâches qui me parlent.

Pascaline a mis en évidence sur la carte plusieurs parcours possibles pour nos deux jours. Libre à nous de choisir parmi les options plus ou moins longues, selon notre motivation et nos envies.

Après nous avoir accompagné sur les premiers mètres, Pascaline nous laisse en nous souhaitant une belle promenade.

Chemins de la Drôme

Le petit âne gris

Nous marchons à l’ombre des arbres. Quelques rayons de soleils passent entre les feuilles. Kalou rythme notre promenade de son pas posé.

Se promener à une cadence calme, sans porter mes kg de matériel photo sur le dos… le pied !

Midi arrive.

Nous traversons sans aucun problème une rivière à gué, et avisons juste de l’autre côté une clairière avenante.

L’endroit rêvé où se poser.

Nous retirons le bat de Kalou et le laissons paitre tranquillement à l’ombre d’un arbre pendant que nous cassons la croûte sur un muret quelques mètres plus loin.

Une fois son repas englouti, le lutin va jouer dans la rivière.

Je reste assise un moment sur le muret à profiter de ce moment. L’air ici a définitivement un goût de paradis.

Pause déjeuner près de la rivière
Pause déjeuner avec notre âne

Têtu comme un âne !

L’histoire aurait pu continuer sur cette magnifique lancée, mais c’était sans compter sur mon don pour attirer l’aventure…

Peu après avoir repris notre marche après cet arrêt idyllique, nous arrivons à un croisement important.

Face à nous, le chemin vers notre logement du soir, sur notre gauche, le dernier chemin pour rentrer chez Tzig’ane.

Kalou sait visiblement TRÈS bien où il est.

Et il sait apparemment TRÈS bien aussi que le chemin en face, il grimpe, et ne va définitivement vers sa maison.

Et il est certain qu’il n’a pas DU TOUT envie d’aller tout droit.

Nous assistons impuissants à un Kalou, les pieds plantés dans le sol, les oreilles en arrière qui refuse catégoriquement de faire un pas de plus.

Vous connaissez l’expression « têtu comme un âne » ?

J’ai pu vérifier pendant les 3 heures de notre « panne d’âne » que ça n’est pas du tout une image exagérée.

Oui 3h.

Kalou refuse d’avancer, nous essayons tous les trucs qu’on nous a donné.

Rien.

Vu les oreilles bien en arrière et la tête basse de notre âne, même lorsque nous le laissons en paix pendant plusieurs minutes, je m’inquiète un peu qu’il ne soit mal.

Panne d'âne

Nous décidons de stopper nos tentatives d’avancer, nous déchargeons Kalou et nous posons le temps d’y voir plus clair.

Je tente de téléphoner à Pascaline et Alain, mais ils sont injoignables.

Nous faisons donc contre mauvaise fortune bon cœur, et nous installons dans une clairière proche.

Kalou broute tranquillement pendant que grignotons quelques biscuits en regardant les fleurs et papillons.

Nous finissons par joindre Tzig’âne, qui nous donne des conseils pour « relancer » Kalou.

La suite de la randonnée avec notre âne se passe sans soucis.

Le chemin est superbe, et propose quelques vues magnifiques.

Nous finissons par arriver à Drôme esprit nature, chez Odile et Thierry, où notre Yourte pour la nuit nous attend.

Mais avant de se reposer, la priorité est de prendre soin de bourrique préférée.

Une fois celui-ci dans son pré, nous pouvons enfin nous détendre et profiter du magnifique cadre où nous allons passer la nuit.

Chemin dans la Drôme
Chemin dans la Drôme

Nuit enchantée

Notre Yourte fait face à une vue incroyable sur la vallée.

Je m’assieds un moment pour profiter du panorama. Un moment bien agréable après la journée que nous venons de passer.

Peu après, Odile nous apporte notre panier repas : un délicieux gratin de ravioles aux courgettes, accompagné d’un peu de picodon, le fromage de chèvre local.

Un régal !

L’heure d’aller dormir approche. Odile nous explique que normalement on peut ouvrir le toit de la Yourte pour une vue imprenable sur les étoiles.

Malheureusement de gros nuages noirs à l’horizons font craindre un orage, et il vaut donc mieux laisser la Yourte fermée.

Notre Yourte

Qu’à cela ne tienne, notre lit super confortable est le bienvenu.

Je me réveille pendant la nuit, et en profite pour sortir un instant.

Les nuages se sont éloignés, face à mes yeux, les étoiles brillent comme jamais.

La plupart des villages de la région coupent l’éclairage public pendant la nuit, offrant au regard une voute céleste incroyable.

Après quelques minutes à profiter de ce spectacle, je retourne dormir, on ne sait quelle aventure nous attends le lendemain, il vaut mieux être en forme !

Randonnée avec un âne jour 2 – la suite des aventures

C’est Kalou braillant qui me réveille le lendemain matin.

Le soleil est déjà haut !

Devant la porte, un panier avec notre petit-déjeuner nous attend.

Nous nous régalons, et préparons nos affaires pour le départ.

Odile nous apporte notre pique-nique du jour.

Nous soignons Kalou : brossage, répulsif à insectes (fait par Pascaline, aux huiles essentielles) contre les mouches, taons, et autres moustiques, …

Nous chargeons les sacs, et c’est reparti pour l’aventure !

Nous partons pour le deuxième jour de notre randonnée avec un âne, en nous demandant quelles aventures vont nous arriver cette fois-ci…

Randonnée avec un âne en Drôme

Chemin où es-tu ?

La première partie de la balade du jour nous emmène sur nos pas de la veille. Il faut bien repasser ce fameux sentier qui nous a bloqué, seul passage entre les deux collines.

Nous décidons de pique-niquer avant ce chemin redouté.

Le panier qu’Odile nous a préparé est excellent ! Salade de pommes-de-terre et tomates, wraps, brownies au chocolat et une pêche bien mûre !

Après nous être régalés, nous repartons pour la dernière étape de notre randonnée.

Pour changer de paysages, nous décidons de prendre un des chemins alternatifs que Pascaline avait mis en évidence sur notre carte IGN.

Le lutin alterne entre repos sur Kalou lors des passages plats et hors des routes, et marche. Il demande régulièrement à mener l’âne. Kalou est habitué aux enfants, il reste tout aussi placide, avec juste une tendance au broutage le long du chemin un peu plus soutenue.

Par contre le lutin reste impressionné par l’animal et à chaque fois rend rapidement la longe à un adulte.

Le soleil brille, nous longeons des prés, traversons des petits bois.

Face à nous se dessine la colline au sommet de laquelle se trouve Tzig’âne.

C’est le dernier kilomètre.

Après notre journée en pleine chaleur, la fatigue commence à se faire sentir et nous sommes heureux de voir l’arrivée.

Chemins de la Drôme

La fin de l’aventure ?

Mais ça aurait été (beaucoup) trop simple !

L’aventure je vous dis !

Face à nous, le sentier montant vers Tzig’âne est barré d’un panneau « propriété privé » et gardé par deux molosses aux airs peu avenants.

La maison dont ils dépendent est également sous leur garde, rendant impossible l’option de demander à passer.

Je vérifie sur la carte que c’est bien le seul chemin possible, et devine une sorte de rature dans un plis… Un chemin alternatif un peu plus loin ?

Nous partons donc vers ce potentiel passage. Nous longeons une route, cherchant un passage vers une rivière au fond d’un fossé en pente raide.

Nous continuons un peu plus loin que la rature (on ne sait jamais qu’elle aurait été mal indiquée), mais ne trouvons aucun passage.

Pas le choix, il faudra repasser par Bourdeaux. (Évidement le téléphone ne fonctionne toujours pas)

Le plus court, c’est via les routes. Je décide donc de quitter les chemins indiqués et aller ainsi au plus court.

Comme les randonnées prévues par Pascaline ont quelques passages sur le goudron, que le trafic dans la région est très très calme, et que Kalou est visiblement habitué à croiser des véhicules. Je sais que nous ne prenons pas de gros risques avec ce choix.

D’autant que Kalou n’a pas l’air perturbé par ce changement d’itinéraire, il doit donc connaitre également ces voies qui servent très certainement à d’autres randonnées proposées par Tzig’âne.

C’est donc bien lessivés qu’une heure plus tard nous arrivons enfin à destination.

Nous débâtons rapidement Kalou qui était très pressé de rejoindre ses copains dans le pré.

Et Pascaline nous accueille avec un grand verre de sirop bien frais. Un vrai bonheur que de s’assoir un moment à l’ombre en le sirotant.

Âne dans son pré

Bilan : Une randonnée avec un âne, c’est bien?

J’ai vraiment aimé ces deux jours avec Kalou, même avec toutes nos aventures (je vous ai passé l’écharde de l’enfer que le lutin a attrapé, et le moment où on a oublié la couverture pour l’assoir sur l’âne en haut d’une colline, et dont on a remarqué l’absence une fois en bas #onEstDesChampions)

Je pense que pour une randonnée avec un âne, deux jours est une chouette durée, surtout avec un enfant : ça laisse bien le temps de profiter de la présence de notre compagnon de voyage, tout en étant suffisamment court pour ne pas se lasser.

Par contre quelle énergie ça demande !

Les ânes sont très réceptifs aux encouragements vocaux. Nous avons crié un nombre incalculable de fois « Allez Kalou ».

Tout comme l’empêcher de (trop) brouter. (C’est-à-dire qu’à un moment, on a des km à faire et il faut bien avancer…)

Une randonnée avec un âne ça n’est donc pas de tout repos, mais quels super souvenirs ça fait !

Randonnée avec un âne en Drôme

Infos pratiques

J’ai fait ma randonnée avec un âne via Tzig’âne.

Ils proposent plusieurs options de la demi-journée à la rando de plusieurs jours.

La randonnée de 2 jours coute 110€.

Pour la nuit en Yourte je suis allée chez Drôme esprit Nature.

Lors du choix de votre randonnée avec Tzig’âne vous aurez plusieurs choix de logements (non inclus).

Je n’ai clairement pas choisi l’option la moins chère, mais la yourte me faisait trop rêver !

Pour une nuit en Yourte, repas du soir, petit déjeuner et panier pique-nique, le tout pour 3 personnes, comptez environs 150€.

Epinglez-moi !

Randonnée avec un âne en Drôme

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6 Commentaire(s)

  • avatar de Lizzie Cala

    Lizzie Cala - 20/04/2020

    Wouhaa génial comme idée de randonnée ! La drôme est tellement une jolie région

    https://lizziecala.fr

    • avatar de Puce

      Puce - 20/04/2020

      En famille c’est vraiment top ! (et je peux l’avouer, c’est agréable pendant un petit moment de ne pas devoir porter son sac…)
      Totalement d’accord, j’ai eu un vrai coup de cœur pour cette région !

  • avatar de Kookabook

    Kookabook - 04/05/2020

    L’idée est géniale ! Je la garde en tête pour ma prochaine excursion dans la Drôme.

    • avatar de Puce

      Puce - 05/05/2020

      C’était vraiment une belle expérience !
      Si tu n’as pas peur des ânes, je ne peux que le conseiller. ^-^
      L’aventure et ses imprévus, mais à la cool, sans stress, et avec de superbes paysages. <3

  • avatar de Enirtourenef

    Enirtourenef - 03/11/2020

    Ça m’a l’air d’être une petite aventure sympa ! (et tes photos sont très jolies !)
    J’adorerais faire ça un jour ! J’adorerais aussi élever des ânes de randonnée (ça me travaille tellement que j’ai même écrit un article sur mon blog, c’est dire ! xP). J’aime beaucoup les ânes, surtout depuis que j’ai vu un reportage sur Arte il y a quelques années. Ils sont hyper badass !

    • avatar de Puce

      Puce - 04/11/2020

      C’était vraiment chouette ! 🙂
      J’espère pouvoir le refaire un jour !
      Honnêtement j’avais déjà fait une rando-âne quand j’étais petite, et j’avais très envie de permettre à mon beau-fils de vivre cette aventure. 🙂
      Pareil, j’adore les ânes ! Même si certains ont des caractères bien marqués, ils sont quand même de façon générale plus posés que les chevaux et poneys. Je trouve qu’on se sent beaucoup plus vite en confiance auprès d’eux. 🙂