Vue sur le parc de la paix à Hiroshima

Hiroshima, une journée au cœur de l’Histoire

Partir un jour - 08/02/2023

J’ai longuement hésité à aller jusqu’à Hiroshima. Il faut dire que les deux visites de la région qui m’intéressaient étaient le musée du Mémorial de la paix (fermé à cause du covid) et le grand Torii de Miyajima (caché derrière un échafaudage pour rénovation).

On peut dire que l’univers ne me poussait pas à aller jusque-là !

Mais d’un autre côté, Hiroshima est un lieu d’une importance capitale dans l’histoire de l’humanité. Ne pas y aller aurait été vraiment dommage. C’est qu’on ne va pas au Japon tous les jours !

Vue sur la rivière traversant la ville d'Hiroshima

Je suis donc allée à Hiroshima, et si le musée était fermé, le parc attentant est déjà à lui seul une visite très forte.

Le devoir de mémoire y est mis en avant dans plusieurs monuments à l’aspect très sobres, en écho à la dureté de l’histoire de la ville.

J’ai trouvé cette simplicité très puissante émotionnellement. L’histoire du lieu est au-delà des mots, et on sent à chaque mémorial la puissance du traumatisme vécu.

Mais en dehors du parc de la paix, Hiroshima est aujourd’hui une petite ville ordinaire, où, en dehors des lieux de mémoire, rien ne laisse deviner la tragique histoire qui a pris place dans ses rues en 1945.

Une visite en contraste, comme souvent au Japon.

Street art dans les rues d'Hiroshima

Je parle également de ma visite d’Hiroshima dans un épisode de Partir un Jour, le podcast voyage que j’anime en compagnie de Monsieur Puce du blog Note au voyageur.

Est-ce dangereux de visiter Hiroshima ?

Une première question qu’on peut se poser est la sécurité de la visite.

Quand j’ai annoncé qu’Hiroshima faisait partie de mon itinéraire, plusieurs personnes se sont inquiétées.

Elles s’imaginaient visiblement une excursion en combinaison anti-radiations avec un compteur Geiger en main.

C’est vrai que le mot nucléaire n’invite pas à la tranquillité d’esprit.

Si vous vous posez ce genre de questions : il est tout à fait sécure de visiter Hiroshima d’un point de vue sanitaire.

Je ne vais pas vous mentir, oui la ville est radioactive… Mais on parle ici de doses très faibles, largement dans des normes acceptables. (source)

En outre, on ne reste pas très longtemps à Hiroshima, limitant d’autant plus une éventuelle exposition.

Je pense d’ailleurs qu’il y a des endroits sur terre qui présentent une radioactivité naturelle supérieure et qui sont pourtant habités depuis des siècles.

Du point de vue des recommandations sanitaires il n’y a donc pas de risque, mais c’est bien sur votre choix de vous sentir à l’aise pour y aller.

Plaque d'égout à Hiroshima présentant une illustration du château et divers personnages travaillant dans l'artisanat

Le musée du Mémorial de la paix

Le musée du Mémorial de la paix semble être l’endroit parfait pour appréhender Hiroshima et son histoire.

Malheureusement, comme je l’ai signalé en introduction, ce dernier était fermé lors de mon passage.

Je ne peux donc que relayer ce que j’ai lu à son sujet en préparant mon voyage :

Le musée traitant de la bombe H est chaudement recommandé par tous les guides et blogs que j’ai consulté avant la visite.

Une petite mise en garde tout de même, si le musée est recommandé, nombreux sont les témoignages relatant la difficulté de sa visite. La mise est scène est, parait-il, assez crue. Le musée du Mémorial de la paix relate les faits, sans s’embarrasser à les atténuer, les masquer, les rendre plus supportables. Ainsi, il semblerait que de nombreux visiteurs soient chamboulés, voir terminent la visite en larmes.

Une visite importante donc, mais compliquée.

Personnellement la simple visite du parc et des différents mémoriaux a suffi à me toucher. Je ne sais pas si j’aurais pu aller au bout de la visite du musée.

Vue sur l'extérieur du musée du mémorial de la paix à Hiroshima

Ma première visite à Hiroshima : Le parc du mémorial de la paix

Justement le reste du parc est du coup l’endroit où j’ai passé le plus de temps à Hiroshima.

À première vue, il s’agit d’un parc assez classique, c’est en se promenant dedans qu’on commence à découvrir des monuments commémoratifs.

Je n’en connaissais que 2 avant de me rendre à Hiroshima : Le monument de la paix des enfants et le Dôme Genbaku.

Mais il y en a beaucoup plus dans le parc et ses alentours.

À commencer par la flamme de la paix. Il s’agit du premier monument que l’on voit en arrivant dans le parc via le musée.

La flamme de la paix

Deux blocs massifs représentent des mains jointes, au milieu brûle une flamme.

Cette flamme est issue des débris de la bombes. Après le drame, plusieurs personnes ont entretenu des feux issus des ruines.

Ces flammes ne se sont jamais éteintes, et ont été rassemblées en une seule qui a servi à allumer plusieurs monuments, dont la flamme de la paix d’Hiroshima.

Cette dernière symbolise la lutte contre les armes nucléaires et doit brûler jusqu’à ce que l’humanité ait renoncé à utiliser ces dernières et les aie éradiqués.

Monument de la flamme de la paix à Hiroshima

Le monument de la paix des enfants

Un monument très touchant érigé à la mémoire de Sadako Sasaki et de tous les enfants ayant péri dans les bombardements.

On y voit une statue de Sadako tenant une grue de papier dans ses mains. Tout autour, sont exposé dans des vitrines des milliers de ces origamis en forme de grue.

Sadako Sasaki est une petite fille ayant contracté une leucémie des suites de son exposition aux radiations de la bombe.

Selon une légende japonaise, toute personne qui parvient à plier 1000 grues de papier verra un souhait exhaussé. Sadako s’était donc lancée dans ces origamis dans l’espoir de pouvoir souhaiter sa guérison.

Malheureusement elle mourut avant d’arriver au bout. Ses camarades de classes ont alors entrepris de terminer les pliages en son honneur.

Monument pour la paix des enfants à Hiroshima

À la suite du retentissement de cette histoire, la grue de papier est devenue un symbole de paix, et aujourd’hui encore des enfants du monde entier envoient des grues de papier pour décorer le mémorial.

Les grues sont rassemblées en chaines colorées, ou disposées de façon à réaliser des motifs avec leurs couleurs. Le monument de la paix des enfants est donc une œuvre d’art collective en évolution.

Vous pouvez d’ailleurs à l’occasion de votre visite déposer des pliages de grues au mémorial.

grues en papier colorées, symbole d'Hiroshima
grues en papier colorées
Plaque d'égout à Hiroshima avec un dessin de grues en papier, symbole de la paix

Le dôme Genbaku

Il s’agit sans aucun doute de l’endroit le plus visuel du parc.

Le dôme Genbaku est le bâtiment le plus proche de l’épicentre ayant survécu à l’explosion.

Témoin douloureux du passé, il a longtemps été laissé à l’abandon. Face à sa détérioration progressive, la question de sa conservation s’est posée : Fallait-il le laisser disparaitre car son histoire était trop dure, ou au contraire le conserver en tant que témoin et souvenir précieux.

C’est finalement le devoir de mémoire qui l’a emporté, et la carcasse du Dôme, aujourd’hui stabilisée nous montre la violence de la guerre d’une façon à la fois sobre et intense.

Dôme Genbaku à Hiroshima
Dôme Genbaku
Dôme Genbaku

Ce sont les 3 mémoriaux du parc qui m’ont le plus marquée, mais le parc en compte de nombreux autres (environs 60). On les découvre au fil de la promenade, certains discrets, d’autres plus imposants.

Mémorial dans le parc de la paix à Hiroshima
grues de papier devant un mémorial à Hiroshima

Visiter Hiroshima

Je l’ai dit en introduction, Hiroshima est aujourd’hui une petite ville côtière, qui en dehors des lieux de mémoire, ne laisse rien paraitre de son histoire.

Il n’y a finalement pas grand-chose à y voir. D’un point de vue des sites importants bien sûr, quand on cherche des choses à visiter, on trouve toujours !

Mais il y a tout de même une chose à côté de laquelle il serait dommage de passer : la gastronomie !

Hiroshima est spécialisée dans les okonomiyaki.

Il existe deux grandes « écoles » d’okonomiyaki au Japon : ceux de la région d’Osaka ou on a tendance à plutôt mélanger les ingrédients, et ceux de la région d’Hiroshima, où les ingrédients sont disposés en couches.

Je suis arrivée en ville peu avant midi, et autant vous dire que ma gourmandise s’est vite mise à la recherche d’un restaurant spécialisé.

C’est finalement une véritable brochette de restaurants que j’ai trouvés : un petit food-court dédié à cette recette régionale. Il ne restait plus qu’à choisir mon restaurant dans les nombreux établissements du lieu.

Intérieur du food court spécialisé dans les Okonomiyakis

C’est une petite mamie qui faisait d’immenses signes pour attirer notre attention sur qui se portera mon choix.

De plus, quelques clients déjà attablés me rassurent sur la cuisine.

Enfin… je l’espérais !

Quelle expérience culinaire j’ai vécu !

Si les okonomiyaki étaient délicieux, le lieu était lui haut en couleurs !

Le chef qui crache par terre, se mouche (et ne se lave bien sûr pas les mains. On était en plein Covid, je le rappelle…), la télé qui diffusais une émission qui filme des expropriations volume à fond, la propreté du lieu qui apparaissait de plus en plus douteuse à mesure qu’on observait le décors…

On peut dire que je me souviendrais de cette dégustation à Hiroshima !

Mais bon, personne n’a été malade, c’était bon, c’est le principal !

Je vous partage l’adresse, je suis sûre que dans la liste des restaurants présents, il y en a des tas qui font moins peur !

Okonomi-mura
5-13 Shintenchi, Naka-ku, Hiroshima
Site internet (en anglais)

Okonomiyaki d'Hiroshima

Pour ceux qui auraient peur de mon expérience, j’ai une alternative à vous suggérer :

La plateforme byfood spécialisée dans la gastronomie japonaise m’a contactée pour me présenter leur offre sur Hiroshima.
Vous pouvez ainsi par exemple cuisiner votre propre Okonomiyaki.

N’étant pas au Japon en ce moment, je ne peux pas tester leur proposition. Mais les quelques recherches que j’ai effectué leur donnent de très bons retours.

Les liens que je proposent sont de l’affiliation (si vous réservez chez eux je toucherais une petite commission).

Trouver un logement à Hiroshima :

Booking.com

D’autres visites ?

S’il y a d’autres choses à voir à Hiroshima, comme son château ou le jardin Shukkei-en. Mais surtout l’île de Miyajima toute proche. Si vous devez faire une autre grande visite dans la région, c’est définitivement celle là !

Bilan sur Hiroshima

Je ne regrette absolument pas d’être allée jusqu’à Hiroshima.

Hiroshima reste un souvenir intense de mon voyage, même si je n’y suis finalement restée qu’une petite journée.

La visite des mémoriaux était intéressante et vraiment prenante. Je n’ose même pas imaginer le coup de poing que j’aurais eu si j’avais pu visiter le musée également.

Et la visite d’Hiroshima se couple parfaitement avec un petit séjour à Miyajima, qui est vraiment proche (et qui possède une des cartes postales du Japon, mais ça, je vous en parlerais dans un autre article !).

Si vous avez 3 semaines au Japon, ça vaut donc selon la peine de se poser la question d’y aller.

Si vous restez moins longtemps, je vous conseillerais alors sans doute de plutôt vous concentrer sur les régions du Kantô (Région de Tokyo) et du Kansai (Kyoto, Osaka, Nara,…).


Si vous avez d’autres questions ou des conseils à ajouter sur Nara, n’hésitez pas à poster un commentaire ! (ou juste pour me dire merci si cet article vous a été utile ! )

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