Se déplacer à Cuba, petit guide entre bus, taxis, et vielles américaines
Parce que oui, y a des choses à savoir sur comment se déplacer à Cuba…
Les trois grands modes de déplacements sont:
- les bus
- les taxis collectivo
- la location de voiture
On nous a fortement déconseillé le train car ceux-ci seraient peu sécures. Dans le doute, nous n’avons pas testé, mais une chose est sure: le train est lent. Si vous ne me croyez pas, allez voir les horaires !
Il existe également des vols intérieurs low-cost… Un témoignage de touristes nous a montré que c’était VRAIMENT low-cost, avec des rangées de sièges cassés et inaccessibles, voire carrément démontés. Je ne suis pas quelqu’un d’hyper regardant sur la sécurité… sauf pour l’avion. Et franchement devoir prendre ma boite à outil en cabine, ça me tente pas plus que ça.
Il reste donc la route… enfin… à Cuba le réseau routier est lui aussi assez aléatoire. Entre La Havane et les grandes villes à proximité: Viñales, Varadero, Trinidad,… Il existe un réseau « autoroutier » (on va y revenir…), dès que l’on s’éloigne, on passe sur un réseau secondaire.
Vous l’aurez compris, se déplacer à Cuba, c’est l’aventure !
Mais avant de parler plus en avant des méthodes de déplacement, on va aborder un point crucial : Les vielles américaines.
Le fantasme de tout voyageur à Cuba, les vielles américaines
Impossible de séparer Cuba de l’image de la vielle voiture américaine rutilante roulant soit dans une vielle rue coloniale, soit le long d’une plage de sable blanc.
Lorsque nous avons quitté La Havane, une question que je me posais était la présence des vielles américaines dans le reste de l’île.
- Sont-elles concentrée dans la capitale pour le bonheur des touristes?
- Quelles sont les voitures dans le reste de l’île?
Alors s’il est vrai que c’est à La Havane, et Trinidad que l’on croise le plus d’américaines, elles restent présentes sur toute l’île.
Il y a également pas mal de vielles voitures russe, généralement on les reconnait vite: ce sont celles où on se demande comment la voiture ne tombe pas en ruine au premier nid de poule.
Et enfin certaines voitures plus récentes commencent à apparaitre dans le paysage Cubain.
Le parc automobile de Cuba est donc assez varié… et si vous comptez faire quelques trajets en taxi(-collectivo), la bonne nouvelle c’est que vous avez de fortes chances pour tomber au moins une fois sur une vielle américaine. 🙂
C’est une information utile si vous vous rêvez de vous asseoir sur la banquette en cuir d’un de ces véhicules sans payer le tour pour touriste de La Havane… Même si ce dernier à son charme, il faut le reconnaitre.
Les routes à Cuba, petit manuel
J’ai parlé du parc automobile de Cuba, mais il manque une grosse précision: les voitures sont principalement présentes dans les grandes villes. Dans la campagne cubaine, les voitures sont plutôt rare, on se déplace alors, soit en stop, soit… en calèche. (oui, oui, en calèche). Il existe même des transports publiques… calèches (et des taxis calèches).
Du coup, sur l’autoroute, la bande d’arrêt d’urgence est une bande réservée aux chevaux. (et aux autostoppeurs)
Et sur le réseau secondaire, il n’est pas rare d’être bloqué derrière un attelage.
Parlons-en justement du réseau secondaire.
Les routes cubaines ne sont pas dans leur meilleurs état. La plupart enchainent les nids-de-poule, et pour limiter les dégats, tout le monde roule au milieu, et on s’écarte sur le coté pour effectuer les croisements.
Et pour dépasser du coup? Et bien on klaxonne jusqu’à ce que la voiture de devant se décale. Généralement les gens jouent bien le jeu.
Se déplacer à Cuba, c’est donc rock-n-roll… fermez les yeux si vous n’êtes pas à l’aise, mais attention, la route va être longue !
Bon assez tergiversé, on lance la playlist, et en route !
Ha…oui…si dans les bars, vous entendrez des vieux morceaux cubain, dans les transports, ce sont les playlists basées sur ce qui s’appelle le « reggaeton » (je ne connaissais pas), un genre de megamix latino, ça fait un peu saigner les oreilles, tout en mettant dans une ambiance improbable. Exit Chanchan, bonjour la pop, le taxi, fenêtres ouvertes, dépasse les chevaux en évitant les nids de poules. Vous roulez depuis plus de 3 heures, il fait chaud, par la fenêtre, des champs, des palmiers, des vautours dans le ciel.
Les bus, toute une organisation
Réputés pour être le moyen de se déplacer à cuba le moins cher, les bus transtour sont connus pour être véritablement pris d’assaut.
Notre expérience nous a appris à nuancer un peu cette information…
Pour le bus, il faut aller une fois au terminal pour acheter son billet, et y retourner une heure avant le départ. Une fois arrivé à destination, il faut encore rejoindre sa casa.
Si vous voyagez de casa en casa en demandant des références à vos hôtes pour les logements suivants, vous avez de fortes chances que la casa particular envoie un taxi vous attendre à la sortie du bus. L’avantage c’est qu’il s’agit d’un taxi « connu », et que vous aurez un tarif à priori normal.
Sur des petites villes comme Viñales, on est vite au terminal. D’autres comme Trinidad ont leur gare des bus proche du centre ville… Mais il y a des destinations pour lesquelles il faut prendre un taxi pour rejoindre le QG de transtour (La Havane, Santiago,…)
Dans ce cas votre billet de bus se voit augmenté des trajets en taxis nécessaires à ce déplacement… et devinez quoi? ça monte vite !
Nous avons rapidement constaté qu’il ne fallait pas prendre pour acquis que le bus était moins cher: sur certains trajets nous avons largement économisé en prenant finalement des taxis collectif.
Les trucs à savoir:
- il existe souvent des agences en ville capable de vendre des billets de bus. (renseignez-vous avant de payer un taxi jusqu’à la gare des bus)
À Camaguey nous avons même eu la blague du terminal qui ne pouvait pas vendre de billets, mais l’agence en ville bien ! - Il faut compter 1CUC pour la prise en charge des bagages en soutes, à payer lors de l’enregistrement des valises.
- Les bus sont plus lents que les taxis.
Il vous faudra donc à chaque déplacement estimer le rapport gain/perte du choix du bus par rapport au taxi. Est-ce vraiment moins cher une fois que j’ai ajouté les déplacement en taxis nécessaire? Si oui, la différence de temps de trajet vaut-être l’économie d’argent ?
En vacance je considère le temps comme une ressource à dépenser au même titre que l’argent, c’est donc une variable qui influe sur ce genre de choix : Parfois je préfère largement arriver 2 heures plus tôt à destination et pouvoir utiliser ce temps pour me perdre dans les ambiances de ma destination (plutôt que de grelotter deux heures de plus sous la clim trop forte du bus).
Se déplacer à Cuba en taxis colectivo… Entre pratique et aventure
Le principe d’un taxi collectif est de remplir un taxi à plusieurs pour partager les frais sur un déplacement inter-villes.
Le taxi collectivo présente deux gros avantage:
- il va (beaucoup) plus vite que le bus
- C’est un service « porte à porte », il vous prend à votre logement et vous dépose devant le suivant pour peu que vous ayez une adresse (mais si vous avez lu mon article sur les casa particular, vous avez sans doutes réglé ce point avec vos hôtes 🙂 )
Par contre, c’est plus cher, et à Cuba, les dépenses montent assez vite. Surveillez votre budget !
Pour trouver un taxi collectivo il y a plusieurs solutions.
Certaines villes comme Viñales ont un bureau en ville qui se charge des demandes de taxis. Vous vous y rendez, indiquez la ville ou vous souhaitez vous rendre ainsi que le jour du trajet et la personne se chargera de vous trouver votre bonheur si il est possible, ou de vous proposer des solutions alternatives si votre destination risque de ne pas remplir une voiture faute de demandes.
Une autre option est de demander directement à votre casa. La plupart des propriétaires connaissent un réseau de taxi et se feront un plaisir de vous aider.
Enfin, si vous n’avez toujours pas trouvé votre bonheur, rendez-vous aux alentours de la gare des bus. C’est le QG des rabatteurs pour taxis. C’est aussi la solution des palabres et de la négociation. les prix proposés peuvent aller de tout à fait correct, dans le même ordre de prix que le bus ou à peine plus cher, à très (trop) cher, et il vous faudra peut-être pousser le prix légèrement vers le bas. Comme dans toute négoce, n’oubliez pas que le jeu consiste à trouver un compromis équilibré, et non pas à presser votre interlocuteur au maximum.
Enfin la particularité des taxis collectifs est de ne partir que lorsqu’il sont pleins. Si vous voyagez à plusieurs atteindre ce point sera plus rapide qu’en tant que voyageur solo. La plupart des chauffeurs ou rabatteurs se chargent de remplir leurs voiture, mais il peut arriver qu’on vous demande de trouver vous-même les autres passagers.
Il peut ponctuellement arriver que vous soyez dans une voiture non complète, le chauffeur doit ramener là voiture dans une ville particulière et préfère prendre une ou deux personnes que de faire le voyage à vide. (ok c’est plus rare, mais j’ai eu le cas)
Sachez aussi que sur certains longs trajets, il est tout à fait possible que vous deviez changer de véhicule. Ne paniquez pas si votre taxi s’arrête au milieu de nulle part et commence à décharger vos bagages, vous allez juste changer de carrosse pour la suite de vos aventures. Et oui, se déplacer à Cuba en taxi collectif, c’est parfois un peu l’aventure…
Un petit mot sur la location de voiture
Je n’ai pas testé la location de voiture, donc mon témoignage sur le sujet restera fort théorique. L’intérêt de la location de voiture est présent si vous êtes nombreux et/ou si vous vous rendez dans des zones ou les autres déplacements sont moins simple (par exemple l’est de l’île), et/ou vous avez des trajets originaux que personnes ne fait (exemple: Viñales -> Santa Clara).
Dans ces conditions, la location de voiture est une solution à envisager.
Voici donc mon petit topo et mes conseils pour se déplacer à Cuba, j’espère que vous aurez trouvé quelques informations utiles.
Je terminerais sur une petite remarque: faites attention aux distances et temps de trajets lors de la planification de vos déplacements. Vous risquez de parfois être surpris de la longueur de certains trajets. À vous de voir si il ne serait pas préférable de faire des étapes intermédiaires sur certaines distances.
Dans tous les cas, bonne route !
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