Osaka en une journée, coup de coeur sous la pluie
Osaka est définitivement une visite “à part”.
J’y suis restée une journée, ça a été un passage bref avant mon départ vers Hiroshima. Je n’ai donc eu qu’une vision tronquée de la ville… mais quelle vision !
Lorsqu’on visite le Japon l’adage qui revient régulièrement (à tort ou à raison) est “entre tradition et modernité”.
En effet partout s’enchainent building modernes, et temples et sanctuaires traditionnels.
Si Osaka reprend cette logique, elle y ajoute sa propre personnalité.
Ma visite d’Osaka a présenté une autre facette de cette expression. À la place d’une modernité contemporaine, il y planait une ambiance rétrofuturiste un peu intemporelle. Un côté “Blade Runner”, vintage, moderne… on ne sait plus très bien si on est dans un passé décrépi ou un futur étrange.
Osaka a sa propre esthétique et je pense que c’est vraiment son point fort.
Je propose de vous partager dans cet article quelques visites pour découvrir cette ambiance particulière de cette ville qui fait partie des incontournables au Japon, avec Tokyo et Kyoto.
Arrivée à Osaka
Rien que l’arrivée à Osaka a été une expérience. Pour la première fois de ma vie, je me suis retrouvée complètement perdue : impossible de sortir de la gare.
Cette dernière est souterraine, et, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une vraie fourmilière.
Comme souvent dans les gares japonaises on y trouve plein de commerces. Sauf qu’ici c’est un vrai centre commercial.
Je me suis retrouvée à la sortie de mon train dans ce labyrinthe, au milieu du flot de passagers, complètement déboussolée.
Je ne trouvais pas le moindre plan ou panneau de sortie.
En venant de la paisible Nara, le contraste était saisissant !
Les gens sont visiblement pressés, ça risque d’être compliqué de demander de l’aide.
Je me suis un peu enfoncée dans le centre commercial, et je n’ai pas la moindre idée de comment retourner à la gare où j’aurais pu trouver un agent pour m’aiguiller.
Il n’y a pas non plus un flux clair de voyageurs qui sortirait et que j’aurais pu suivre.
Bref, je marche sous terre et je ne trouve aucun moyen de remonter à la surface !
Après une bonne demi-heure d’errance à l’aide de la boussole de mon smartphone, je fini par trouver un escalator vers l’air libre.
Cet avant-goût d’Osaka donne le ton : frénésie et enseignes lumineuses seront les thèmes de la journée.
Si ça vous arrive, je peux en témoigner, ça peut être (très) long, mais on finit par trouver un accès vers la surface ! (ce centre commercial souterrain est vraiment grand !)
Premières impressions et parc Namba
Une fois à l’air libre je parcours rapidement les 20 minutes qui me séparent de mon hôtel.
Cette petite marche me donne un premier aperçu de la ville. L’esthétique est différente de ce que j’ai vu à Tokyo.
Difficile de mettre des mots sur l’ambiance. Honnêtement je trouve les immeubles et ruelles pas super beaux. Je suis dans des quartiers populaires, peu touristiques.
La météo n’est pas de la partie, s’il ne pleut encore pas, la couverture nuageuse n’est pas de bonne augure pour le reste de la visite.
Pour ne rien arranger, mon petit déjeuner me reste sur l’estomac. En bref, la journée s’annonce longue.
Autant vous dire qu’à ce moment-là Osaka ne m’emballe pas.
J’ai juste envie d’aller à l’hôtel, me rouler dans la couette et dormir.
Pourtant, il y a un petit quelque chose qui rend chaque endroit que je regarde agréable à l’œil.
J’ai un peu l’impression d’évoluer dans un décors de film ou un livre de photographie.
Mon appareil ne reste pas plus de quelques instants inactif, je cherche à capturer cette vision d’Osaka… sans vraiment y parvenir.
Arrivée à l’hôtel, je dépose ma valise dans la chambre (minuscule), lance un regard d’envie vers le lit, et ressort en trainant les pieds à la suite de Monsieur Puce.
Parce que mon compagnon de voyage a faim et il a noté une adresse proche pour aller déguster un burger.
On est d’accord, ça n’est pas vraiment le repas auquel on penserait en premier au Japon, et encore moins à Osaka. (destination assez connue pour sa cuisine)
Je n’ai pas la force de discuter, et puis de toutes façons je n’ai pas faim. Et le lieu où il me guide m’intrigue : nous prenons la direction du parc Namba.
Rapide découverte du parc Namba
Le parc Namba est aujourd’hui un centre commercial avec une petite aire de promenade en terrasse sur son toit (avec de sympathiques jardins suspendus).
L’architecture est plutôt sympa, très moderne, rien à voir donc avec ce qu’on va découvrir plus loin dans notre visite d’Osaka.
Le plus amusant finalement à Namba Park est l’histoire du lieu.
Le Park Namba a été construit sur un ancien stade de baseball qui a été le domicile d’une des grandes équipes du pays dans les années 50.
Avant de péricliter et de voir le stade racheté par un promoteur immobilier qui fit construire des maisons témoins sur le terrain.
Je vous partage une vidéo qui raconte cela très bien :
Vous connaissiez cette histoire ?
Je trouve ça assez fou !
Après un rapide tour dans le centre, je vais manger au Kua-aina burger. (enfin picorer dans mon assiette sans appétit en regardant monsieur Puce manger) Je suis contente de pouvoir m’assoir un peu.
Je sens que je commence à aller mieux. Il ne pleut toujours pas, l’après-midi me semble se présenter plus positivement que cette matinée ! La vraie découverte de la ville va pouvoir commencer !
Tour Tsutenkaku
Première vraie visite de la ville !
La pause midi a rechargé mes batteries, je suis d’attaque pour l’après-midi.
Il me reste une demi-journée sur place et tout à visiter.
Sans perdre de temps, je prends la direction d’un des symboles de la ville : la tour Tsutenkaku.
Son nom signifie littéralement “la tour qui mène au ciel”.
Cocasse quand on voit les hauts buildings un peu plus loin qui la dépassent largement. Mais lors de sa construction en 1912 elle était la 2ème plus haute tour d’Asie.
Elle était la marque des progrès et innovations techniques de l’époque, tout un symbole.
Tout comme la Tokyo Tower, la tour Tsutenkaku est inspirée de la tour Eiffel. On peut dire que la dame de fer a inspiré le Japon !
Si je compte bien aller admirer la vue depuis le premier étage de la tour, la visite commence par une descente au sous-sol.
De là, on achète son billet pour la visite. Au choix : la visite simple qui permet de découvrir les deux observatoires couverts, ou la visite complète qui offre la possibilité de monter sur une plateforme extérieure, moyennant quelques yens supplémentaires.
Je décide de me contenter de la visite simple.
Après avoir pris mon billet, je me dirige donc vers l’ascenseur.
Rien que pour la montée, je ne regrette pas la visite.
L’ascenseur est équipé d’un écran qui diffuse un petit film à la façon des files d’attentes d’attraction.
La tour y est présentée décollant comme une fusée, c’est complètement déjanté.
Le ton est donné, je ne suis pas dans une visite sérieuse d’un bâtiment faisant partie de l’histoire de la ville, mais bien dans une attraction qui ne se prend pas au sérieux.
Si vous souhaitez prendre vos entrées à l’avance, il existe l’Osaka Amazing Pass qui vous donne accès à plusieurs attractions de la ville comme la tour Tsutenkaku, un tour en bateau sur la rivière, plusieurs musées de la ville,…
Vue sur Osaka depuis la tour Tsutenkaku
La vue depuis la tour est sympathique. Mais je pense que je ne connais pas assez Osaka pour en profiter.
Je ne reconnais aucun bâtiment.
Après je suis assez cliente de ce genre de vue, donc même sans repères, je profite juste de ce que je vois.
Dans un coin une petite statue. Mon guide du Japon m’indique qu’il s’agit de la statue Billiken. Ça serait « le dieu des choses telles qu’elles doivent être”, et est supposé porter chance si on lui fait des offrandes.
Je n’ai rien à lui offrir (et je ne sais de toutes façons pas comment faire une offrande à un dieu japonais), je décide donc de poursuivre la visite.
Direction l’étage inférieur.
Juste en dessous, à peine plus bas, un deuxième étage dédié à l’observation… mais ici c’est une vision ambiancée !
Boule à facettes, éclairage digne d’une boite de nuit et musique !
Je ne suis pas certaine de comprendre l’intérêt… mais pourquoi pas je suppose.
Il n’y a donc pas grand-chose de plus à voir, je prends la direction de la sortie.
Je croise une petite installation muséale sur la tour (en japonais, je ne comprends donc rien).
Et je retrouve le sous-sol dont je suis partie.
Est-ce que ça vaut la peine de monter?
À vous de voir. Si vous aimez les vues panoramiques, ou si la tour vous attire, ne vous privez pas.
Mais si vous n’êtes pas plus client que ça de ce genre d’attraction et que vous ne connaissez pas la ville je vous dirais de réfléchir avant de faire l’ascension.
Simplement regarder la tour depuis le bas (on la voit mieux depuis la rue qu’en étant dessus… forcément !), et profiter du quartier permet déjà de passer un bon moment.
Quartier Shinsekai
Franchement, gros gros coup de cœur pour ce quartier !
Shinsekai a une esthétique délicieusement défraichie. Ajoutons à son apparence si particulière les enseignes qui commençaient à s’allumer en cette fin de journée.
Et la pluie qui a finalement décidé de commencer à tomber.
Et pour une fois, j’étais très contente qu’il pleuve. C’était juste parfait pour ajouter une touche visuelle en plus à cet environnement rétrofuturiste.
La construction de ce quartier est contemporaine à celle de la tour Tsutenkaku (en 1912 donc).
Au fil des ans le quartier a périclité pour aujourd’hui avoir une réputation de quartier pauvre, voir mal famé… tout en gagnant cette réputation d’ambiance à la Blade Runner.
Shinsekai est par contre chaudement recommandé pour ses restaurants.
Je ne ferais que profiter de leurs enseignes lumineuses, il est trop tôt pour manger.
Coup de chance, mon passage s’est fait peu avant le retrait du célèbre poisson globe du restaurant Zuboraya qui a fermé peu après mon passage.
Si vous envisagez un passage dans le quartier, vous ne verrez plus ce symbole de la ville qui a été retiré.
Mais je pense que même sans lui, le quartier reste un petit passage visuel bien sympathique.
Surtout en fin de journée lorsque les enseignes s’allument !
Dōtonbori et le quartier de Namba
Après avoir profité des enseignes de Shinsekai, je me dirige vers la dernière visite de ma journée. J’ai fait exprès de la garder pour la fin pour être certaine que le jour soit en train de tomber.
Direction la célèbre rue de Dotonbori dans le quartier Namba.
C’est vraiment LA carte postale d’Osaka.
Une rue parallèle au canal est envahie d’enseignes plus folles les unes que les autres : un crabe géant animé, un autre poisson globe, un poulpe, des moulages géants de plats couvrant les murs.
Et des lumières partout, partout, partout.
Du côté du canal ça n’est pas plus calme, on se retrouve sur un mini time-square avec des écrans lumineux géants de tous les côtés.
Je découvre ce quartier toujours dans cette ambiance pluvieuse qui convient très bien à ce genre de décors.
Et, coup de chance, une ouverture dans les nuages s’est présentée juste quand je traversais le canal, m’offrant une vue plutôt pas mal du coucher de soleil.
J’ai terminé la journée dans un des restaurants de la rue. Je n’ai clairement pas choisis le meilleurs, dommage.
Avec mes problèmes d’estomac de début de journée, je n’ai pas osé gouter les Takoyaki, une des spécialités de la ville… un de mes regrets !
Mes regrets à Osaka
En planifiant mon voyage au Japon, j’ai dû me résigner : j’allais manquer de temps pour tout voir.
Il faut dire que je comptais allouer une semaine à Tokyo et sa région, ainsi que 5 jours à Kyoto; mes 3 semaines sur place étaient déjà bien entamées rien qu’avec ces deux destinations.
Ajoutons le temps de descendre dans le sud voir Hiroshima et Miyajima, je n’avais pas le choix : Osaka allait être un passage assez bref.
En même temps mes lectures avaient tendance à aller toutes dans le même sens. À savoir qu’une journée était suffisante pour appréhender cette grande ville du Kansai.
Et vu que j’avais déjà visité Universal Studio à Los-Angeles, je ne comptais pas dédier une journée au célèbre parc nippon lors de ce passage. À noter toutefois si vous êtes fan que ce dernier propose depuis peu une aire dédiée à l’univers de Mario.
J’avais tout de même repéré quelques autres visites que j’aurais aimé faire avec un peu plus de temps sur place :
- Le château d’Osaka (fermé à cause du Covid lors de mon passage
- Deux autres quartiers où se promener : Amerika mura (décris comme le Harajuku d’Osaka) et Nakazaki-cho (quartier un peu bohème avec des petits cafés sympas où de poser quelques instants)
- Et dans les alentours d’Osaka on peut noter les villes de Kobe et d’Himeji.
Je l’ai dis mais un de mes regrets avait également été de ne pas avoir eu l’occasion de goûter les Takoyaki. Mais une autre spécialité d’Osaka sont les Okonomiyakis dont la recette diffère légèrement de ceux d’Hiroshima.
J’ai vu des cours de cuisine qui proposent d’en réaliser, et je pense que c’est le genre d’activités qui pourrait totalement me plaire ! Il s’agit de cours proposés par la plateforme byfood chez qui je suis affiliée. Je n’ai pas pu tester leurs propositions, mais les avis que j’ai pu lire sur différents sites sont très positifs. Donc si vous cherchez une activité en lien avec la gastronomie au Japon…
Bilan de cette journée à Osaka
Franchement, j’ai adoré ! Bon j’aurais préféré ne pas être malade durant la moitié de la journée histoire de vraiment pouvoir profiter de mon temps sur place.
Ce que je retiens de cette journée est l’ambiance visuelle de la ville. C’était la première fois que je rencontrais ce type d’atmosphère à la fois passée et futuriste… mais avec un telle identité visuelle !
Souvent on croise dans les villes des quartiers historiques très anciens (comme à La Havane ou Prague), des quartiers très modernes, ou complètement décrépis.
Ici on est dans un entre deux vraiment unique et particulier.
C’était un plaisir de me promener dans les rues d’Osaka.
Info pratiques
Les visites présentées dans cet article sont gratuites à l’exception de l’accès au panorama de la tour Tsutenkaku :
Entrée adulte : 900¥
Entrée enfant (>5 ans) : 400¥
-> Acheter un guide papier sur le Japon
Se rendre à Osaka depuis Tokyo
Le plus simple pour se rendre à Osaka depuis Tokyo est bien sur le célèbre Shinkansen, le train à grande vitesse japonais.
Le plus avantageux est souvent de prendre un pass, qui donne un accès illimité au réseau JR (qui comprend aussi des lignes de trains locales et des bus) pour une durée définie.
Cependant, le prix du pass a fortement augmenté en 2023 et ce qui était vrai avant ne l’est plus forcément aujourd’hui.
Prenez le temps de consulter les prix des shinkansens pour les trajets que vous comptez faire et comparez avec les prix des pass : Il y a parfois des surprises.
Pour ma part j’avais un pass de 14 jours ce qui m’a permis de bien bouger à l’époque !
Je l’avais acheté via le site de Japan Experience. Qui propose des tarifs tous à fait corrects accompagnés d’une très bonne réputation. D’autres sites légèrement moins chers ont des retours de voyageurs moins positifs.
Dormir à Osaka
L’hôtel où j’ai dormi à Osaka n’était pas franchement transcendant (chambres minuscules, petit déjeuner moyen,…), donc je ne vais pas directement vous le conseiller.
Mais l’offre de logements dans la ville est largement suffisante pour vous permettre de trouver quelque chose qui vous conviendra !
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4 Commentaire(s)
Touristo - 04/04/2023
Je suis souvent au Japon et j’aime me perdre dans les préfectures les plus reculées. Je conseille vraiment Osaka, j’adore cette ville
Vizeo Voyage - 27/07/2024
Merci pour ce partage d’expérience sur ton voyage à Osaka. Super intéressant. Je vais y aller l’an prochain et je vais m’en servir pour préparer mon futur voyage au Japon !
Puce - 01/08/2024
Hello, merci pour ton commentaire !
Je ne propose pas de visites très originales dans l’article, mais j’essaie au mieux de rendre l’ambiance incroyable que j’ai ressenti dans cette ville. Je suis heureuse si ça t’a donné envie de la découvrir !