Saut dans le temps à Trinidad
Trinidad fut mon coup de cœur lors de mon voyage à Cuba.
Il faut dire que ses vielles façades coloniales et ses rues pavées lui donnent un véritable cachet. Et même si elle reste une destination très prisée des touristes, je lui ai trouvé une véritable simplicité authentique.
Trinidad se parcourt à pied, en usant ses semelles sur les rues aux pavés inégaux. En admirant les façades propres et rénovées de son centre, vous donnant l’impression de marcher dans une carte postale. Mais aussi en se laissant porter un moment sur les quartiers extérieurs, plus pauvres, moins entretenus, mais qui dégagent une vraie sincérité.
Je vous propose donc une petite visite, entre salsa, jungle, panorama à couper le souffle, et quelques fails de parcours.
Arrivée à Trinidad
Pour aller à Trinidad, j’ai opté pour un taxi collectivo depuis Viñales. En résumé : les bus, c’était galère, et une agence à Viñales s’occupe de l’organisation des taxis, c’était donc le plus simple.
La route jusque Trinidad est très longue, apprêtez vous à passer la journée dans votre taxi (probablement sans clim). Le trajet est divisé en deux: à hauteur de La Havane, il y a un changement de taxi (toujours sans clim, ça nuirait à l’ambiance), c’est normal, pas de panique.
Il existe un truc pour éviter de passer une journée sur la route en faisant une halte à Cienfuegos. Je vous explique ça dans les astuces en fin d’article.
Nous arrivons en milieu d’après-midi à Trinidad. Le temps de poser les valises, et en route pour prendre les premières impressions dans la ville.
L’occasion de rencontrer l’hote de notre nouvelle casa: Odalys. Pour vous loger à Trinidad, je ne peux que recommander cette adresse: Odalys est souriante et pleine d’énergie, elle cuisine super bien (je vous conseille de manger au moins un soir chez elle), et sa casa est idéalement située, en plein centre de trinidad, à deux pas de la place centrale et du terminal Viazul.
J’aime lorsque j’arrive dans un nouvel endroit de commencer par une promenade sans visites, juste sentir les ambiances.
Direction donc la place principale de Trinidad, la Plaza Major, tant réputée dans les guides, et qui se trouve à 20 mètres de notre casa (la chance)…
Mais à peine ai-je sorti mon appareil pour y prendre quelques clichés, que des goutes éparses commencent à tomber. Je sens venir le coup fourré, et remballe illico mon matériel dans mon sac à dos, que je couvre de sa house imperméable. J’ai à peine le temps de terminer mon rangement que le déluge s’abat.
Une belle mousson.
Par chance un immeuble à varangue donne sur la place, je cours m’y abriter.
Cinq minutes passent, la pluie ne semble pas prête de s’arrêter, elle tend même à redoubler d’intensité. C’est en sortant le guide pour essayer de trouver un mojito proche auprès duquel attendre la fin du déluge que je réalise que nous sommes sous le porche du musée d’archéologie de la ville.
Moment d’hésitation… Les musées cubains m’ont jusque là laissé un sentiment assez mitigé avec leurs scénographies (un peu poussiéreuses) d’un autre siècle. D’un autre coté, quitte à être bloqué ici par la pluie, autant faire la visite non?
Je choisi d’entrer.
Les musées de Trinidad
Sans tourner autour du pot: le musée d’archéologie était tel que nous l’avions imaginé. Les vitrines s’enchainent: fossiles, outils, poteries,… depuis les premiers habitants de l’île jusqu’à l’époque du travail du sucre (la région de Trinidad a été un gros producteur de sucre). En tant que grande positive, je ne regrette tout de même pas cette occasion que j’ai eu de pouvoir y aller.
Mon conseil : l’entrée n’est pas chère, si vous avez une demi-heure à remplir, allez-y, un peu de culture en plus ça ne fait jamais de mal.
Mais, sauf si vous êtes un.e passionné.e d’histoire, ça ne sert à rien de tenter à tout pris de le faire rentrer dans votre programme.
Dans la série des musées, Trinidad comme toute ville cubaine qui se respecte a bien évidement son musée de la révolution, appelé ici « Museo Nacional de la Lucha Contra Bandidos« . Comme ailleurs: des vitrines poussiéreuses vantent le courage et la gloire des figures de la révolution, sur fond de propagande. Des murs de photos d’anciens héros aux noms qui ne nous évoquent rien alternent avec des cartes retracant les grandes batailles. Des objets personnels des légendes passées sont présentés comme des reliques quasi religieuses.
La question qui se pose est donc : en ayant déjà visité le musée de la Révolution de La Havane, et sans passion dévorante pour la propagande Castriste, cela vaut-il la peine de visiter celui de Trinidad ?
Et la réponse est oui, foncez !
Que ? Hein ?
La raison n’est pas le contenu du musée, mais le bâtiment qui l’abrite !
Le « Museo Nacional de la Lucha Contra Bandidos » se situe dans l’ancien couvent de San Francisco, et la visite comprend l’accès au clocher, du haut duquel vous aurez une vue panoramique imprenable sur Trinidad et ses environs !
La Botija
Cet encart sur les musées étant terminé… Revenons au déluge qui m’avais bloquée devant le musée d’archéologie.
Par chance, le temps de la visite a permis aux éléments de se calmer. C’est sous une pluie légère que je quite mon abri direction « La Botija », un restaurant chaudement recommandé. Le guide vantait la décoration du lieu comme « rappelant le travail des champs », il s’agit en fait d’anciens colliers d’esclaves et autres instruments rappelant cette époque.
Ambiance.
Mais comme plusieurs personnes y ayant été me l’ont dit : ça tient plus du petit musée que de l’exposition sordide. La culture sucrière fait partie de l’histoire de la région, et effectivement ça n’est pas une histoire très rose.
Pour en découvrir plus sur la culture du sucre dans la région, je vous conseille de faire une excursion dans la vallée de Los Ingenios.
Monsieur Puce et moi nous asseyons donc à une des tables libre et vu qu’il était encore fort tôt, décidons de déguster un mojito avant toutes choses.
Après un petit moment de solitude versatile face à un manque de tenue de l’alcool, nous décidons de commander à manger. (comprendre: on s’est raconté nos lifes comme jamais parce qu’on était complètement à jeun ET qu’on ne boit de l’alcool qu’en vacances #teamLooser )
Nous choisissons ce qui était annoncé comme la spécialité de la maison: un assortiment de brochettes de scampis et porc, servies avec les éternels moros y cristianos (riz-haricots noirs). Le plat arrive pour le moins imposant par les quantité et la présentation, mais l’ensemble était à la hauteur des attentes: délicieux !
Au moment de ressortir, nous ne pouvons qu’être impressionnés face à la file d’attente devant le restaurant.
Plusieurs fois durant notre séjour à Trinidad nous avons essayé de retourner manger à la Botija, et à chaque fois nous avons rencontré cette file interminable. Arriver tôt et siroter un cocktail avant de manger semble être une bonne idée si vous souhaitez gouter leur cuisine.
Sinon il y a quoi à faire à Trinidad ?
Trinidad est le point de départ de nombreuses excursions, un rapide tour auprès de l’agence locale vous donnera un aperçu des (très) nombreuses possibilités.
Je me concentre ici sur les activités dans la ville même. J’ai consacré d’autres articles aux excursions à faire dans la région: la vallée de Los Ingenios, et la cascade de Caburni.
LE truc que Monsieur Puce et moi voulions expérimenter lors de notre séjour cubain était un cours de Salsa. Je promets que j’ai pas insisté, c’était même plutôt lui qui était demandeur d’apprendre quelques bases de danse.
Si les opportunités de cours ne manquent pas, notamment à Trinidad, notre choix c’est porté sur la Casa de la musica.
Cette institution est une sorte de mix entre bar-concert sur une jolie esplanade surplombant la Plaza Major, ainsi qu’un lieu de spectacles et bien sur une école de danse (pour touristes) dans le bâtiment principal.
Le prix reste conséquent (comme souvent à Cuba), mais le cours est tout à fait correct, et à la fin de l’heure nous enchainions les pas basique sans difficultés.
L’expérience nous a tellement convaincus que nous réservons un second cours pour le lendemain dans la foulée.
On est loin d’être prêts pour Danse avec les stars, mais on a passé de beaux moments !
C’est à la fin du deuxième cours, alors que le jour déclinait, que nous avons pris la direction du prochain point de cet article : le mirador de la Vigia.
Le secret de Trinidad : le Mirador de la Vigia
Le mirador de la Vigia est un point de vue qui surplombe la ville et sa vallée.
Chaussures de marche aux pieds, on est partit pour 45 minutes de montée, dans la caillasse et le soleil… Enfin le soleil, c’est qu’il descend vite le bougre, pas le temps de trainer si on veut profiter du coucher de soleil au sommet.
Le chemin est au nord de la ville, depuis la Plaza Major, il faut prendre la Calle Desengano, et continuer, encore et encore. Vous quitterez très vite les beaux quartier du centre pour des rues plus pauvres. Des cubains discutent sur le pas de leurs porte, des enfants jouent dans la rue.
À un moment vous verrez un chemin de terre menant aux ruines d’une église, j’étais tentée d’y aller, mais le mirador n’est pas par là. Il faut continuer toujours dans le même axe.
La route monte de plus en plus, devient de plus en plus mauvaise jusqu’à devenir une piste de terre. Je continue
Je cours à moitié dans la poussière et les cailloux qui roulent sous mes pieds pour tenter de gagner la course contre le soleil.
Plusieurs fois je pense toucher au but, mais le chemin rajoute un nouveau détour.
Ces 45 minutes me semblent interminables.
Enfin, une antenne radio apparait au loin, l’objectif est en vue !
J’arrive juste à temps pour voir le ciel s’embraser.
Nous portons notre regard au loin : Trinidad en contre bas, plus loin la mer des caraïbes, et sur notre coté le parc national de Topes de Collantes,…
Ça valait l’effort de la montée.
Nous profitons quelques instants du panorama, mais ne tardons pas non plus à prendre le chemin du retour: la nuit tombe et les petits cailloux qui roulent, en descente, dans le noir, ça ne nous inspire pas.
Alors que l’obscurité nous enveloppe petit à petit lors de notre descente, les cigales se mettent à chanter. Et les cigales cubaine, c’est quelque chose. Elles émettent un bruit de scie circulaire des plus convaincant, volume compris.
C’est pour le moins impressionnant.
Mes astuces et conseils sur Trinidad
- Pour se rendre à Trinidad depuis Viñales en taxi: faites une halte à Cienfuegos pour y dormir.
Profitez de la fin de journée pour visiter la place de cette ville, classée à L’Unesco. Le lendemain prenez un taxi pour Trinidad en passant par El Nicho (une ballade dans la jungle avec de jolies cascades et piscines naturelles). - À Trinidad, il faut prévoir un moment pour déambuler sans but dans les rues. N’hésitez pas à sortir un peu du centre, pour voir une autre facette de la ville
- Si vous souhaitez faire des excursions autour de la ville, n’hésitez pas à comparer les prix des agences et des taxis. La différence n’est pas toujours flagrante, et l’avantage du taxi est que vous y aller à votre rythme: possibilité de trainer un peu plus à un endroit qui vous plait, ou au contraire passer rapidement des points qui présentent moins d’intérêt pour vous.
- La gare des bus Viazul est en plein centre ville, très facile d’accès. Si en plus vous logez dans le centre, les bus sont vraiment une bonne option pour arriver ou repartir de Trinidad. Par contre pour réserver vos billets, sachez qu’elle ferme tôt.
- Pour organiser mon séjour cubain, j’ai utilisé le guide du routard